La fabrication de biocarburants est aujourd'hui un crime contre l'humanité

La production massive de biocarburants est aujourd'hui "un crime contre l'humanité" du fait de son impact sur l'envolée des prix alimentaires mondiaux, a estimé Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, à la radio allemande. "La fabrication de biocarburants est aujourd'hui un crime contre l'humanité", a-t-il lancé sur les ondes du Bayerischer Rundfunk. Ziegler a appelé le FMI à changer sa politique de subventions agricoles et à cesser de soutenir exclusivement des projets visant la réduction des dettes. L'agriculture, estime-t-il, doit être subventionnée dans des secteurs où elle assure la survie des populations. Il a également critiqué l'Union Européenne pour sa politique de subventions, l'accusant de dumping agricole en Afrique. "L'UE finance l'exportation d'excédents alimentaires européens en Afrique... où ils sont proposés à la moitié ou un tiers du prix. Cela ruine totalement l'agriculture africaine", a-t-il déploré. "En outre, la spéculation boursière internationale sur les matières premières alimentaires doit cesser", a-t-il dit. Dans un entretien au journal Libération, Ziegler a averti que le monde se dirigeait "vers une très longue période d'émeutes" et de conflits liés à la hausse des prix et à la pénurie des denrées alimentaires. L'envolée des prix des denrées alimentaires et de l'énergie a provoqué la semaine dernière des émeutes en Haïti et en Egypte ainsi qu'une grève générale au Burkina Faso.